Observations sur le terrain : dans la lentille des chercheurs!

Dans le cadre de cette deuxième série de photos du Service canadien des forêts (SCF), vous aurez la chance de découvrir de magnifiques clichés de paysages incroyables pris par nos chercheurs lors de leurs expéditions.

Les chercheurs du SCF ont un accès bien particulier, voire inédit, aux paysages du Canada : qu’il s’agisse de la délicate beauté des lichens dans la forêt boréale nordique ou d’un splendide double arc-en-ciel à la fin d’une longue journée de travail sous un soleil de plomb. Cette galerie de photos se veut une vitrine sur leur monde : à la confluence de la science, de l’aventure et de la découverte.

Nos chercheurs passent des semaines et des mois sur le terrain, très souvent à arpenter des sentiers difficiles, à chasser des nuages d’insectes ou à se rendre en hélicoptère dans des sites éloignés. Et ils ne partent jamais sans leur appareil-photo, leur carnet de notes et leurs instruments de travail.

Vous pouvez maintenant partir à l’aventure, en photos, avec nos chercheurs afin de découvrir des paysages à couper le souffle et de bonnes surprises qui font du travail sur le terrain le plus beau « bureau » du monde.

Haut et fort
Haut et fort

Haut et fort

Lors d’une visite de site dans la forêt près de Port Hardy pour un projet de l’Initiative de foresterie autochtone, on nous a guidés vers cette épinette imposante, une vétérane qui a survécu à des décennies de tempêtes, d’infestations d’insectes et d’exploitation forestière – un symbole vivant de résilience et un témoin de l’histoire. — Chengdong Fang, agent de développement forestier

Une rivière serpente à travers une vallée boisée avec des montagnes en arrière-plan.

Où l’eau rejoint le ciel

Une vue à couper le souffle du ruisseau Policeman (qui tient son nom d’un poste de la Police à cheval du Nord-Ouest situé jadis sur la rive) le long de la promenade qui serpente jusqu’au centre-ville de Canmore, en Alberta. Au loin, on aperçoit le mont Rundle. J’ai pris cette photo lors d’un bref arrêt fort pittoresque durant l’expédition de notre équipe depuis le Centre de foresterie du Pacifique, sur l’île de Vancouver, jusqu’au nord de la Saskatchewan, où nous allions prélever des échantillons de sol forestier dans des forêts à dominance de pins gris. — Jessica Walker, technicienne au soutien scientifique

Un champ de fleurs sauvages rose vif avec une forêt à feuilles persistantes en arrière-plan.

La science dans notre cour

Au Centre de foresterie de l’Atlantique de Corner Brook (Terre-Neuve), nous avons la chance d’être voisins du parc national du Gros-Morne, un lieu inspirant où partir à l’aventure. Nos chercheurs y vont souvent faire du travail de terrain, parfois en hélicoptère pour atteindre des sites éloignés! Nous nous associons au parc pour des recherches sur divers sujets, dont la biodiversité, les espèces en péril, les ravageurs forestiers, les changements climatiques, la gestion durable des forêts et la science du sol. Cette photo a été prise près du camping de Shallow Bay lors d’une de mes nombreuses visites au parc. Chaque fois, je me dis qu’on a une chance inouïe de travailler dans un si bel endroit. — Doreen Churchill, directrice du Centre de recherche de Corner Brook

Silhouette d'un homme pêchant sur une large rivière avec un double arc-en-ciel en arrière-plan.

Double arc-en-ciel surplombant le lac Christina

Notre équipe s’est rendue à Conklin, en Alberta, à l’été de 2024 pour recueillir le contenu de pièges. Le but? Étudier la biodiversité des arthropodes le long des lignes sismiques dans la forêt boréale. La chaleur de juillet nous a réservé son lot de défis, y compris de travailler dans des tourbières sans ombre à des températures de plus de 35 °C. Mais la vue imprenable du magnifique lac Christina nous encourageait à poursuivre le travail, sur ce terrain difficile où nous avancions péniblement. Nos efforts ont été grandement récompensés un beau soir d’été : nous avons eu droit au plus beau double arc-en-ciel qui soit, perçant la pénombre. Le ciel s’est illuminé, malgré le temps nuageux. Une expérience des plus magiques! — Norbert Nguyen, technicien de laboratoire, et Philip Hoffman, technicien en biodiversité des insectes

Trois délicates fleurs de linaigrette se balançant légèrement dans le vent dans un champ herbeux.

Des nuages de coton... à la puissance 2

Qui dit automne au Nunavut dit métamorphose du paysage en raison de l’abondance de linaigrette, que les Inuits appellent le coton arctique (kanguuyat). On retrouve ces petites plantes blanches duveteuses, qui rappellent des boules de ouate, dans les parties plus humides de la ville et dans la toundra, comme on le voit ici dans le parc territorial Qaummaarviit, près d’Iqaluit. Cette fleur était de loin ma préférée lors de mon séjour. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé voir les gens en cueillir pour composer de jolis bouquets afin d’égayer leur demeure. Outre sa beauté qui fait l’unanimité, la linaigrette est extrêmement polyvalente et constitue une importante ressource pour les communautés inuites. — Marie-Krystel Gauthier, biologiste moléculaire

Sommets enneigés d'une grande montagne avec un lac et une forêt à feuilles persistantes au premier plan.

Reflets sur le lac O’Hara

J’ai pris cette photo par un matin de juillet très enneigé dans le parc national Yoho, en Colombie-Britannique, pendant une randonnée sur le sentier Lakeshore autour du lac O’Hara avec ma mère de 94 ans et mon fils de 17 ans. Tel un miroir, le lac reflétait parfaitement le mont Schaefer. C’était magique, si calme. On n’entendait que le chant lointain des chutes Seven Veils, parfois le croassement d’un corbeau ou le cri d’un aigle, et soudain au loin le fracas de la neige déboulant des sommets sous le soleil matinal. C’était un moment inoubliable. — Geordie Hobart, physicien

Une magnifique palette de couleurs automnales vue depuis le sommet d'une montagne.

Un paysage intemporel

Lors d’une randonnée automnale avec des amis, j’ai découvert le mont Otis, en Mauricie. La vue au sommet m’a frappé : les couleurs des essences révélaient la diversité des forêts mixtes de cette région. Ces mosaïques de couleurs reflètent des dynamiques forestières qui se jouent sur des siècles. En contraste, les affleurements rocheux me rappellent l’ancienneté du Bouclier canadien, présent depuis plus d’un milliard d’années. Ce paysage, à la fois éphémère et intemporel, m’a invité à relativiser mes préoccupations quotidiennes et à mieux apprécier la profondeur du temps qui s’y exprime. — Nelson Tiffault, chercheur scientifique

Une forêt toujours verte et des nuages qui se reflètent parfaitement dans un lac.

Un lac sans nom, au bout d’une route sans nom...

En cette journée partiellement nuageuse mais quand même splendide, les arbres se reflétaient parfaitement dans les eaux calmes d’un des nombreux lacs sans nom de l’Ontario, situé au bout d’un chemin forestier peu fréquenté, près de Woman River. J’allais y installer des enregistreurs bioacoustiques – des appareils qui captent les cris d’oiseaux – afin de déterminer quels oiseaux migrateurs passent un moment dans ce coin de la forêt boréale canadienne. —Danielle Greco, biologiste forestière

Gros plan d'un gui nain poussant sur une branche de pruche occidentale.

Gros plan sur le faux-gui de la pruche

Cette photo montre une espèce de faux-gui de la pruche (Arceuthobium tsugense (Rosend.) subsp. tsugense) sur des branches de pruche (Tsuga heterophylla). La photo a été prise au lac Cowichan, sur l’île de Vancouver, lors de recherches sur le contrôle biologique du faux-gui de la pruche, une petite plante parasitaire grandement répandue et nuisible qui sévit dans les peuplements de pruches sur les côtes de la Colombie-Britannique. — Simon Shamoun, chercheur scientifique

Vaste vue sur une forêt de conifères entourée d’eau.

À perte de vue

Dans le cadre de mon travail, nous étudions les combustibles forestiers du nord du Canada. Ici, aux abords du réservoir Laforge-Deux, j’ai pu capturer l’esprit de la taïga québécoise. Lichens et lacs à perte de vue, peuplée de petites épinettes noires clairsemées, l’immensité du territoire nous accueille. Cette ouverture est aussi un avertissement. Isolation. Il faut trois jours de route pour se rendre à cet endroit et le village le plus proche est à environ 400 km. Je me compte privilégié d’avoir un travail qui me permet de fouler ce territoire mythique au quotidien. Les journées sont longues, parfois froides, pluvieuses, et des milliers de mouches assoiffées sont au rendez-vous, mais j’ai quand même le plus beau bureau au monde! — Maxime Nolan, technologue forestier

Une vaste vue sur les forêts et une large rivière depuis un point de vue élevé.

Une vue à couper le souffle

J’ai pris cette photo au parc national du Bic, près de Rimouski, au Québec, une région spectaculaire au bord du fleuve Saint-Laurent, connue pour ses paysages pittoresques et la richesse de sa biodiversité. Dans cet environnement magnifique composé d’arbres et d’herbacées, on peut observer beaucoup d’espèces d’oiseaux. Perché au-dessus du niveau de la mer, j’ai été impressionné par la remarquable transition entre la forêt et l’immensité du fleuve. Quelques années plus tard, j’ai été invité par le professeur Sven Erik Jørgensen, alors rédacteur en chef de Ecological Modelling, à contribuer en tant qu’éditeur à un ouvrage sur l’approche écosystémique de l’aménagement des forêts, publié par Taylor & Francis Group/CRC Press. J’ai suggéré cette photo pour la couverture d’un ouvrage qu’on m’avait invité à coéditer, sur la gestion écologique des forêts. Elle y figure aux côtés de photos de conifères, de feuillus et de forêts tropicales. Dernièrement, en la voyant sur la couverture, j’ai réalisé que notre monde est petit et interconnecté comme jamais. J’utilise souvent cette photo comme fond d’écran pour mes réunions Zoom. Lors d’une de ces réunions, des collègues du Royaume-Uni et des États-Unis ont été étonnés d’apprendre que la forêt se trouve près d’un site qu’a utilisé l’armée britannique pendant la bataille des plaines d’Abraham en 1759. Cette bataille décisive de la guerre de Sept Ans a changé le destin de l’Amérique du Nord. Ils ont tous deux été fascinés par ce lien historique. — Guy Larocque, chercheur scientifique et éditeur du Ecological Forest Management Handbook

Vue aérienne d’une zone boisée avec un grand monticule arrondi en arrière-plan le long du sentier du Gros-Morne.

Tordeuse des bourgeons de l’épinette à Gros-Morne

J’ai pris cette photo après environ deux kilomètres de marche sur le sentier du Gros-Morne, dans le parc national du Gros-Morne, à Terre-Neuve-et-Labrador. Au premier plan, on voit que les bouleaux (Betula papyrifera) sont tous verts – leurs branches sont couvertes de feuilles vertes – tandis que la plupart des sapins baumiers (Abies balsamea) sont morts ou en train de mourir après des années de défoliation par la tordeuse des bourgeons de l’épinette (Choristoneura fumiferana). Ils meurent en général après trois à cinq ans de forte défoliation. D’une altitude de 806 mètres, le mont Gros-Morne est le deuxième sommet de l’île de Terre-Neuve. — Joseph Bowden, chercheur scientifique

Jetez un œil à notre première série de photos