Pleins feux sur la recherche

Développement de suppresseurs de fumée pour le brûlage in situ d’hydrocarbures déversés dans les eaux intérieures

Auteur : Ying Zheng, chef de projet

Université Western Ontario

L’infrastructure énergétique du Canada, un réseau tentaculaire de 68 000 km de pipelines, est au cœur du secteur énergétique du pays, acheminant plus de 80 % du pétrole brut au pays. Les déversements de pétrole menacent les environnements vierges que traversent ces oléoducs. Les méthodes traditionnelles de nettoyage peuvent s’avérer insuffisantes dans certaines situations. Le brûlage sur place est apparu comme une solution de rechange prometteuse, capable de lutter contre les déversements d’hydrocarbures dans divers milieux aquatiques, y compris dans les conditions difficiles de l’Arctique. Cependant, le brûlage sur place est accompagné de son propre lot de problèmes, notamment les épaisses fumées (panaches) qu’il produit, suscitant des inquiétudes quant à la santé et à la sécurité des communautés avoisinantes.

Figure 1. Image de petites particules (<0,2 micron) de suppresseur de fumée à base de fer

Actuellement, le brûlage sur place n’est pas une technique d’intervention autorisée au Canada. Cependant, dans le cadre d’une étude novatrice, le groupe de Ying Zheng, Ph. D., de l’Université Western, en collaboration avec le groupe de Feiyue Wang, Ph. D., de l’Université du Manitoba, met au point des suppresseurs de fumée à base de fer pour réduire les panaches de fumée produits lors du brûlage sur place. Les suppresseurs de fumée sont constitués de petites particules de fer de moins de 0,2 micron (figure 1).

Les suppresseurs de fumée font actuellement l’objet d’essais, alors qu’on les mélange à divers produits de pétroles bruts et pétroliers pour des essais de combustion dans une chambre de brûlage sur place conçue sur mesure (figure 2). Un appareil laser sert à quantifier la réduction des fumées produites par la combustion des huiles de pétrole. Cette étude vise non seulement à corriger l’une des principales limites de l’utilisation du brûlage sur place pour nettoyer les déversements d’hydrocarbures au Canada, mais elle ouvre également la voie à l’utilisation des agents de suppression dans divers types d’incendies.

A student working with the In Situ Burning Experiment

Figure 2. Un étudiant participant à l’expérience de brûlage sur place (mention de source : Ying Zheng)

L’équipe de recherche a mené des études pour comprendre théoriquement comment les suppresseurs de fumée favorisent la combustion du carburant et suppriment la production de fumée. Ces connaissances théoriques servent de lignes directrices pour améliorer davantage le matériau de suppression de la fumée afin d’en accroître la qualité et d’en réduire les coûts à l’avenir. Cette recherche novatrice pourrait révolutionner les efforts de nettoyage des déversements d’hydrocarbures au Canada. Au fur et à mesure que la recherche avance, elle laisse espérer un avenir plus durable et plus respectueux de l’environnement pour le secteur énergétique canadien.